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Journal of Clinical Oncology
Immunothérapie des tumeurs thymiques : une étude de phase II
Nous avons sur ce site déjà commenté une seule étude sur l’immunothérapie des tumeurs thymique (cliquer ici). Il s’agissait d’une étude de phase II qui démontrait l’activité du pembrolizumab dans les carcinomes thymiques avec des réponses prolongées. Ces résultats avaient été obtenus au prix d’une toxicité immunologique importante mais d’évolution favorable sous corticoïdes.
L’étude coréenne publiée ici est une étude de phase II qui porte non seulement sur des malades atteints de carcinome thymique mais aussi sur des malades atteints de thymomes. Ces malades devaient ne pas être accessibles à un traitement curatif et avoir reçu au moins une ligne de chimiothérapie.
Les patients qui recevaient un traitement immunosuppresseur ou qui avaient une maladie auto-immune active et nécessitant un traitement systémique durant la dernière année et les patients qui avaient une affection auto-immune sévère étaient exclus de cette étude.
Ces malades recevaient une dose fixe de pembrolizumab à 200 mg toutes les trois semaines jusqu’à progression, décès ou toxicité non acceptable.
En trois mois 33 patients ont été inclus, 26 avec un carcinome thymique et 7 avec un thymome. La durée médiane de suivi était de 14,9 mois.
Les principaux résultats figurent sur le tableau ci-dessous :
| Thymomes (n=7) | Carcinomes thymiques (n=26) |
Taux de réponse (%) | 28,6 | 19,2 |
Taux de contrôle (%) | 100 | 73,1 |
PFS médiane (mois) | 6,1 | 6,1 |
Durée médiane de réponse (mois) | NA | 9,7 |
Les 5 événements secondaires les plus fréquents étaient la dyspnée (33%), les douleurs thoraciques (30%), l’anorexie (21%), la fatigue (31%) et la toux (18%). Ils étaient le plus souvent de grade 1 ou 2.
Neuf événements secondaires immunologiques rapportés au traitement de grade 3 ou 4 ont été observés chez les 7 patients qui avaient un thymome : hépatite (n=2), myocardite (n=3), thyroïdite (n=1), colite (n=1), conjonctivite (n=1), et glomérulonéphrite (n=1). Chez les 26 patients atteints de carcinome thymique, les événements de grade 3 et 4 étaient nettement moins fréquents : hépatite (n=2), myasthénie grave (n=2) et myoclonies (n=1).
L’immunohistochimie PD-L1 a pu être réalisée chez 24 patients dont 14 avaient un taux supérieur à 50%. Le tiers de ces patients avaient une réponse partielle alors qu’aucun patient dont l’expression de PD-L1 était basse n’a répondu.
Cette étude retrouve une efficacité du pembrolizumab dans les carcinomes thymiques qui est proche de celle de l’étude de Giaccone et al que nous citions plus haut. Quant à la toxicité, si elle semble acceptable pour les malades atteints de carcinome thymique, en revanche, chez les 7 patients atteints de thymomes, non seulement l’activité du traitement est moindre mais surtout la toxicité est très nettement supérieure.
Cette étude confirme donc les résultats prometteurs de l’immunothérapie pour les carcinomes thymiques. En revanche, chez les malades atteints de thymomes, il ne semble pas que l’immunothérapie ait beaucoup d’avenir.
Reference
Pembrolizumab for Patients With Refractory or Relapsed Thymic Epithelial Tumor: An Open-Label Phase II Trial.
Cho J, Kim HS, Ku BM, Choi YL, Cristescu R, Han J, Sun JM, Lee SH, Ahn JS, Park K, Ahn MJ.
J Clin Oncol2018. [Epub ahead of print]